Quel impact du coronavirus sur l’économie ? - AG Employee Benefits
Filip Corten et les conséquences économiques du coronavirus

Publié le 27-05-2020

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Quel est l’impact du coronavirus (COVID-19) sur les marchés financiers ?

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Les 5 premiers mois de 2020 ont été chaotiques, aussi pour nos fonds de la br 23. Si 2019 était encore une excellente année, le coronavirus met maintenant un frein aux fonds de la br 23 qui dépendent beaucoup de la situation économique. Quel est le vrai impact du Covid-19 et à quoi s’attendre à court et à long terme ? Filip Corten, responsable de la stratégie en br 23 chez AG nous répond.


Pouvez-vous décrire l'impact du coronavirus sur les marchés financiers ?​
 

Le coronavirus a heurté de plein fouet l'économie mondiale et les marchés financiers. Jamais auparavant dans l'histoire, nous n'avions assisté à un tel arrêt de l'économie mondiale et à des fermetures dans presque toutes les régions. La réaction initiale du marché a donc été très nettement négative, avec une correction sévère sur les marchés des actions et du crédit.

En mars, les actions ont enregistré leur pire performance hebdomadaire depuis les années 1930 et la volatilité a atteint des niveaux insoupçonnés. Nous avons également constaté d'énormes différences de rendement entre les actions individuelles. Certains jours, nous avons vu les unes gagner 10 %, tandis que les autres chutaient de 20 %. Nous n'avions jamais vu de telles fluctuations. 

Nous avons également observé une énorme tension dans le domaine des obligations d’entreprises, avec une très forte augmentation des spreads (le sur-rendement par rapport aux obligations d'État) et la quasi impossibilité d'acheter ou de vendre.


Pensez-vous que le coronavirus aura un impact à long terme sur les économies mondiales ?​

Aujourd'hui, la propagation du virus semble sous contrôle grâce au confinement, et nous constatons que les marchés financiers ont quelque peu repris des couleurs. Les actions ont progressé d'environ 15 % depuis le creux de la mi-mars. Quant aux obligations d'entreprises, elles connaissent également une amélioration. Nous nous attendons à ce que la poursuite de la reprise soit un peu plus lente et s'accompagne d'une certaine volatilité.

L'étendue des dommages économiques est considérable, avec une diminution prévisible du Produit intérieur brut (PIB) de 5 à 10 % en 2020. Une reprise est attendue l'an prochain, mais son ampleur reste incertaine car
on ignore encore à quelle vitesse la vie économique va se normaliser. Une reprise complète de l'activité économique sera sans doute possible dès qu'un vaccin existera et que la population aura pu en bénéficier.​


Différents gouvernements ainsi que les banques centrales mettent en place des mesures de relance et/ou de soutien à l’économie. Quels en sont les objectifs poursuivis ?

En Europe, certains programmes d'investissement devraient avoir un impact positif dans les années à venir. En attendant, les gouvernements vont garantir des prêts afin que les entreprises puissent continuer à produire pour répondre à la demande. Aux États-Unis, les ménages reçoivent même littéralement un chèque pour stimuler la consommation.

La politique monétaire des banques centrales vise à maintenir des taux d'intérêt bas afin d'inciter les entreprises à relancer leurs investissements. Les banques sont également encouragées à accorder des prêts. Les banques centrales ont par ailleurs relancé leurs programmes de quantitative easing, c'est-à-dire le rachat massif d'obligations d'État et d'entreprises sur les marchés financiers. L'objectif est de faire en sorte que les taux d'intérêtde l'ensemble des pays et entreprises restent bas. La Banque centrale européenne (BCE) voudrait par exemple éviter une forte hausse des taux d'intérêt italiens qui obligerait l'Italie à emprunter à des taux excessivement élevés.

Pensez-vous que la crise du coronavirus va modifier durablement les mentalités en matière économique ?​

Depuis que Trump a remporté les élections aux États-Unis, nous avons pu constater que la tendance à une mondialisation toujours plus poussée, qui dure depuis des décennies, a connu un coup d'arrêt. Nous pouvons supposer qu'après la crise du coronavirus, les décideurs politiques des pays occidentaux se rendront compte que certains secteurs stratégiques (comme la santé) ne pourront plus autant dépendre de la Chine ou d'autres pays et que la mondialisation a donc atteint son apogée. Les entreprises évalueront, elles aussi, si des changements doivent être apportés au processus de production.

En théorie, cette crise pourrait provoquer un retournement de situation. Mais l'histoire nous apprend que les attentes ne doivent pas être trop fortes et que nous devrions
revenir assez rapidement à une situation business as usual.



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