Publié le 27-05-2024
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Un gouvernement réformateur fort est nécessaire
Entretien avec Hans Maertens
Les élections approchent.
Le prochain gouvernement aura fort à faire en matière de pensions et de soins
de santé. Quels sont les besoins les plus urgents ? Nous avons posé la
question à Hans Maertens, administrateur délégué du Voka, le réseau flamand des
entreprises.
Les élections approchent.
Le prochain gouvernement aura fort à faire en matière de pensions et de soins
de santé. Quels sont les besoins les plus urgents ? Nous avons posé la
question à Hans Maertens, administrateur délégué du Voka, le réseau flamand des
entreprises.
Hans Maertens: "Tout d'abord, des mesures qui motivent les gens à rester plus longtemps au travail. Bien que l'âge de la pension ait été relevé, de nombreuses personnes quittent encore le marché du travail de manière anticipée. Nous proposons notamment d'instaurer un malus de pension. Selon ce système, une personne qui part à la pension plus tôt recevrait un montant moins élevé. C'est déjà le cas, mais ce principe pourrait encore être renforcé, comme en Allemagne.
"Nous proposons notamment d'instaurer un malus de pension."
Hans Maertens: "Là encore, un débat est nécessaire. Nos entreprises, qui sont déjà confrontées à un handicap considérable par rapport aux autres pays européens en termes de coût salarial, craignent que l'augmentation des cotisations de pension du deuxième pilier n'affaiblisse encore notre compétitivité. Nous devrons donc trouver des solutions créatives, telles que des plans cafétéria qui permettent aux travailleurs de convertir une partie de leur salaire en une cotisation du deuxième pilier. Et pourquoi ne pas envisager d'utiliser une partie de l'indexation comme contribution au deuxième pilier ? (fronce brièvement les sourcils) Soyons clair, nous sommes opposés à la liaison automatique des salaires à l'indice.
Hans Maertens: "Oui, et c'est très important. Toutes les initiatives prises par un fonds de pension ou un assureur pour accroître la transparence dans ce domaine sont les bienvenues. Pour montrer les montants versés et ce que cela signifie à long terme. Je pense que nous devrions oser parler beaucoup plus souvent de la question des pensions, en particulier auprès des jeunes de 20 à 30 ans. Car en 2050, ils seront des quinquagénaires ou des sexagénaires."
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Hans Maertens: "J'espère que nous aurons un gouvernement réformateur fort. Avec un ministre des pensions fort qui défend une réforme durable. Il y a suffisamment de rapports, d'études et de plans sur la table du gouvernement, y compris de la commission sur le vieillissement, des universités... Il faut maintenant passer à l'action, de préférence au cours d'une seule législature. Si on l'étend sur plusieurs législatures, cela se traduira par une politique de stop & go. Il faut s'y atteler concrètement au cours des deux premières années, et cela fera certainement mal. Tout comme beaucoup d'autres choses feront mal sous le prochain gouvernement. Quand on voit le déficit public et les défis que nous avons à relever en termes de pensions et de soins de santé... Nous allons vraiment devoir nous attaquer à tout cela au cours d'une seule législature. Pour cela, nous aurons besoin d'un gouvernement fort, d'un accord de coalition fort. Et audacieux !"
Hans Maertens: "Il y a deux grandes réponses à ce problème. La première porte sur la prévention. Nous devons éviter qu'un si grand nombre de personnes tombent malades. Aujourd'hui, 1,6 % du budget de la santé est consacré à la prévention dans ce pays. C'est trop peu, surtout si l'on compare avec les chiffres internationaux et les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. Il devrait passer à 5 %. Une augmentation de 3,4 % ne signifie pas nécessairement des coûts supplémentaires. En effet, ce que nous investissons dans la prévention nous rapporte le double, car cela réduit le nombre de malades. Nous ne devrions donc pas nous contenter d'essayer de réduire le nombre d'accidents du travail, mais nous investir réellement dans la santé.
"Aujourd'hui, 1,6% du budget de la santé est consacré à la prévention dans ce pays. C'est trop peu. Il devrait passer à 5 %."
Hans Maertens: "Effectivement. Si 500.000 Belges en âge de travailler sont en absence maladie de longue durée et que tout le monde ne reprendra pas le travail parmi les 15.000 trajets en cours − parce que ça ne fonctionne pas toujours −, il n'y a pas de quoi s'extasier. C'est pourquoi nous proposons un objectif de 40.000 à 50.000 trajets par an."
Hans Maertens: "Il est effectivement nécessaire que les employeurs coopèrent aux programmes de réintégration et contribuent à la réflexion sur la manière dont les collaborateurs peuvent reprendre le travail en totalité, en partie ou temporairement dans une nouvelle fonction. Ces défis sont tout aussi importants pour les départements HR. C'est pourquoi le Voka a rédigé un document contenant de nombreuses recommandations à l'intention des entreprises (Voka wijzer). Cependant, certaines maladies sont ce qu'elles sont, et lorsque des personnes en âge de travailler sont réellement incapables de faire quoi que ce soit, je pense que c'est particulièrement grave. Mais certains malades devraient vraiment pouvoir être réintégrés sur le marché du travail. Et cela nécessitera une grande flexibilité de tous les côtés. Les systèmes et les trajets actuels peuvent être considérablement améliorés et étendus, en renforçant le rôle du médecin du travail. En fin de compte, tout le monde y gagnera."
Hans Maertens: "Les médecins sont également devenus une profession en pénurie. Et la question est de savoir si nous ne devrions pas redéfinir la profession de médecin ? On peut imaginer qu'ils soient assistés par des infirmières pour de nombreuses tâches. Bien entendu, la pénurie d'infirmières doit également être abordée. En bref, si nous voulons réduire de façon permanente ce chiffre de 500.000 malades de longue durée, nous devons réformer l'ensemble du système de soins de santé. Le prochain gouvernement devra donc faire preuve d'audace et prendre des mesures immédiates !"
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